Agences MICE, Interviews|


Aujourd’hui à la tête du DMC Momento établi à Dubaï, Abu Dhabi, Oman et Doha, Mohamed Trabelsi est l’un des nombreux talents tunisiens qui se sont épanouis à l’étranger. En nous contant son parcours, il nous livre sa perception des clefs du succès de Dubaï et d’une relance du MICE en Tunisie.

MICE Magazine
De Tunis à Dubaï, quel a été votre parcours ?

Mohamed Trabelsi
En 2003, j’avais fini mes études à l’Institut des Hautes Etudes Touristiques de Sidi Dhrif et j’ai été recruté pour un stage de six mois au Hyatt Dubaï qui venait d’ouvrir. J’y suis resté 9 ans et me suis hissé au poste de Directeur Commercial chargé du MICE.
Cette période correspondait au boum de Dubaï en tant que destination, et on a dû gérer une demande internationale grandissante. En 2012, j’ai choisi de changer pour un grand DMC, Alpha Tours, puis décidé enfin de voler de mes propres ailes en créant Momento à Dubaï. Nous avons ensuite créé des succursales à Abou Dhabi puis Oman et, plus récemment, Doha ; tout d’abord pour la Coupe du Monde de Football, puis nous avons décidé de poursuivre au vu du haut potentiel de la destination.

En tant que DMC, comment se répartit votre activité entre congrès et incentives ?
Nous sommes plutôt spécialistes des incentives qui représentent 70% de notre activité ; le reste concerne les congrès, notamment pour notre clientèle corporate et le marché des associations.

Justement, Dubaï était classé en 2019 au premier rang des destinations mondiales pour les associations en nombre de congrès ainsi qu’en nombre de congressistes. Les autorités de Dubaï ont-elles ciblé particulièrement les associations ?
Oui, elles ont même créé des structures qui y contribuent : le Dubai Business Associates, tout comme l’Académie de gastronomie de l’ICCA (International Congress & Convention Association), participe à l’attractivité de Dubaï pour les associations. En ciblant les associations, elles faisaient le choix de la qualité et du volume ; le moindre des congrès des associations ciblées compte quelques milliers de participants.

Il faut aussi rappeler la forte communication de Dubaï, portée par les plus hautes autorités du pays, ainsi que la richesse de la vie nocturne, la présence des plus grandes enseignes de la gastronomie mondiale, etc. D’où cette réussite de Dubaï à se hisser au premier rang mondial.

C’est la recette à suivre pour la Tunisie…
Chaque pays doit faire selon ses objectifs et ses moyens. Mais une chose est certaine, la réussite dans le MICE est d’abord liée à l’image du pays. Et il est important que cette image soit portée par les plus hautes autorités du pays car les clients du MICE sont des décideurs, des investisseurs et des dirigeants d’entreprises et de grands organismes. Personnellement, j’assiste à beaucoup de présentation de destinations, mais je n’ai jamais été aussi impressionné que par celle du Rwanda faite par son président Paul Kagamé.
Je pense que le potentiel de la Tunisie est immense (nature, histoire…) et que, pour l’exploiter, il nous faut d’abord un changement de mentalité. Le manque de moyens ne peut justifier l’absence de promotion et la non-participation dans les quelques grands salons spécialisés.
La destination commence à se relancer avec l’arrivée des enseignes internationales comme Four Seasons, Hilton ou Mariott et l’existence de DMC locaux créatifs, qui sont encore rares mais qui existent.
En effet, si le choix de la destination se fait d’abord sur sa réputation puis sur la qualité de l’hôtel, la décision finale tient beaucoup, notamment pour les incentives, à la capacité des DMC à créer le “wow factor” dans les programmes proposés. Notre rôle de DMC n’est pas de ressasser les mêmes programmes que nos concurrents, mais de garantir à notre donneur d’ordre, l’agence évènementielle, qu’il sortira du lot avec un programme original et donc inédit.
Pour résumer, je dirais que la réputation de la destination et celle de l’hôtel rassurent, et que le professionnalisme du DMC fait emporter la décision finale.


Close Search Window