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Le Directeur Général du Radisson Blu Palace, Djerba est certainement, parmi les professionnels, un des mieux placés pour parler du MICE à Djerba puisqu’il officie sur l’île depuis plus de 30 ans. Il revient sur les évolutions récentes et sur le positionnement de la chaîne Radisson – celle-ci semble bien s’adapter au marché tunisien puisque de nouvelles adhésions d’hôtels (dont celle du Laico de Tunis) sont annoncées.

MICE Magazine
Vous avez été élu en 2023 meilleur hôtel MICE de Tunisie en dehors de la région de Tunis. Est-ce l’effet de la rénovation de l’hôtel ?

Tout d’abord, j’aimerais situer l’activité MICE au sein de notre hôtel. Le MICE représente chez nous 90 opérations par an environ, dont une dizaine d’opérations de plus de 250 participants, et qui sont composées essentiellement de congrès médicaux. En effet, depuis quelques années, Djerba est devenue une option sérieuse pour ce type de congrès au même titre que l’étaient jusqu’ici Tunis, Sousse ou Hammamet.
En termes de volume, le MICE représente quelque 10% de nos nuitées, et 12% en termes de chiffres d’affaires. Mais le plus important pour notre hôtel est que ce volume se réalise durant la basse saison, entre les mois de novembre et mars, période où le MICE atteint parfois 30% de notre volume d’activité. C’est là le principal apport du MICE : il nous permet de prolonger la saison et de maintenir de bonnes performances en hiver.

Evénement d’un laboratoire pharmaceutique au Radisson Blu Palace, Djerba

Pour revenir à votre question, l’obtention de deux prix lors de la 1ère édition du Tunisia MICE Awards a été une grande fierté pour nos équipes. Elles sont confortées dans leur démarche de qualité envers les agences spécialisées et les entreprises. La rénovation de l’hôtel a également eu son impact sur l’appréciation de l’hôtel par les professionnels, mais aussi par les particuliers puisque notre note de satisfaction sur les principales plateformes de réservation se maintient aujourd’hui à un très bon niveau.

Rénovation : la Panoramic Junior Suite

Cette amélioration est à la mesure de l’investissement consenti, puisque la rénovation a concerné l’ensemble des 296 chambres et suites. Un long chantier de trois ans (sans fermeture) qui a vu renaître nos chambres dans un nouveau style, plus moderne et plus urbain, et a permis une relance post Covid plus rapide que chez d’autres établissements de Djerba.

Ceci dit, le Radisson Blu Palace, Djerba a été leader sur le MICE depuis son ouverture en 2006.

Est-ce qu’il n’y a pas eu aussi un “effet Sommet de la Francophonie” pour Djerba ?

Certainement. La réussite de ce sommet (19-20 novembre 2022, ndlr) a convaincu les sceptiques que Djerba avait les moyens d’accueillir un événement de cette envergure. Le scepticisme existait aussi parmi les hôteliers, à commencer par moi-même. Mais, finalement, Djerba a relevé ce défi avec brio. Notre hôtel a accueilli 14 délégations ainsi que le dîner de gala des chefs d’Etat et de gouvernement.

Dîner de gala des chefs d’Etat et de gouvernement du Sommet de la Francophonie

Aujourd’hui, Djerba profite des améliorations réalisées lors de ce sommet au niveau de son infrastructure. Le Grand Casino de Djerba, qui a servi à ses réunions, est désormais incontournable pour les grands congrès grâce à sa capacité qui atteint les 1500 personnes.

Après 2011, il y a eu un arrêt quasi total de la demande MICE en provenance d’Europe, même si on continuait à recevoir des groupes de la part du groupe Radisson. Cela a duré jusqu’en 2019, année où on a connu un frémissement du marché international.
Après le Covid, on peut parler à présent d’une reprise de la demande, tant de la part des agences que des entreprises européennes. Sachant quand même que les trois quarts de nos opérations se font avec les DMC tunisiennes.

Le deuxième Award que vous avez reçu aux Tunisia MICE Awards était celui du meilleur rapport Qualité/Prix pour un hôtel MICE. Cet Award est-il conforme au positionnement de votre hôtel, et plus globalement à celui de la chaine Radisson ?

La satisfaction du client à travers un bon rapport qualité/prix est un axe stratégique pour l’ensemble du groupe et de ses 1700 unités et dix marques hôtelières. C’est encore plus vrai pour la marque Radisson Blu dont le slogan opérationnel est : “Every moment matters”, qui n’est pas qu’un slogan.

Evénement au Restaurant Turquoise du Radisson Blu Palace, Djerba

Chez Radisson Blu, on est sur un rapport “qualité haut-de-gamme/prix”. En cas de forte pression sur le prix, ce qui est parfois le cas à Djerba, nous ne cédons rien sur nos standards de qualité tout en tâchant de rester concurrentiels. A ce propos, je peux affirmer que s’il nous arrive de perdre un dossier MICE, c’est toujours pour une question de prix, et que nous avons préféré ne pas céder sur les tarifs plutôt que de compromettre l’équilibre entre la qualité et le prix.

Vous avez dû le remarquer : pour certains observateurs tunisiens, le MICE est parfois confondu avec les grands congrès, et il n’y aurait pas de MICE sans un grand centre de congrès. Qu’en pensez-vous ?

Le MICE, cela peut être un laboratoire qui invite 40 médecins à Djerba pour une réunion d’une demi-journée et sans nuitées ; pour nous, c’est toujours un revenu supplémentaire. Le MICE peut aller d’une réunion de 6 personnes jusqu’à un grand congrès, comme celui que nous avons accueilli récemment avec 1100 cardiologues qui ont été répartis sur plusieurs hôtels.

La salle plénière

C’est une erreur totale de restreindre le MICE aux grands congrès, surtout qu’à Djerba on fait énormément d’incentives. Le dernier en date est celui de Talan pour 360 participants. Comme je l’ai mentionné au début de cet entretien, sur les 90 opérations annuelles que nous accueillons, nous n’en comptons qu’une dizaine de plus de 250 personnes. Les autres sont d’autant plus intéressantes pour nous que nous avons la capacité d’hébergement nécessaire en hiver.


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